La manipulation des compétitions sportives, qui est liée à la fraude, au crime organisé et à la corruption, porte atteinte à l’intégrité du sport en compromettant son caractère imprévisible. Or lorsque les passionnés ne croient plus à la fameuse « incertitude du sport », celui‑ci perd – en plus de ses valeurs – tout pouvoir d’attractivité.
Au sein de la commission des affaires étrangères, j’ai été nommé rapporteur du projet de loi, adopté par le Sénat, autorisant la ratification de la convention du Conseil de l’Europe sur la manipulation des compétitions sportives dite « Convention de Macolin », signée par la France, à Strasbourg, le 2 octobre 2014.
Ce texte enjoint aux États de prendre les mesures adéquates permettant de répondre utilement et efficacement au phénomène des manipulations de compétitions sportives avec un volet préventif et un volet répressif, et de manière collective grâce à la promotion du dialogue, de l’échange et d’autres pratiques coopératives.
L’une des mesures phares de la convention consiste en l’incitation faite aux États de mettre en place une plateforme nationale de lutte contre la manipulation des compétitions sportives permettant un échange fluide des informations détenues par chacun des acteurs du monde du sport (autorités publiques, organisations sportives, athlètes et opérateurs de paris sportifs).
Démontrant sa forte implication sur cette question, la France a lancé, dès janvier 2016, sa propre plateforme nationale de lutte contre la manipulation des compétitions sportives.
Notre pays dispose d’un arsenal législatif conséquent en matière de lutte contre ce phénomène, qui en fait un des États les plus avancés sur cette question.
À l’approche des deux événements sportifs majeurs qui seront organisés en France (la Coupe du monde de rugby, en 2023, et les jeux Olympiques et Paralympiques de Paris, en 2024), la ratification de cet instrument de lutte contre la manipulation de compétitions sportives constitue un moyen de marquer un engagement fort de la France contre ce phénomène.