Il y a 73 ans, Robert Schuman déclarait : « l’Europe ne se fera pas d’un coup, ni dans une construction d’ensemble. Elle se fera par des réalisations concrètes, créant d’abord une solidarité de fait ». Quelques mois plus tard, la France, l’Allemagne de l’Ouest, la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas et l’Italie signaient le traité instituant la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier.
Au fur et à mesure des années et des Traités, la Communauté Européenne est devenue une Union de 12 Etats- membres à sa création et en compte aujourd’hui 27. D’abord pensée comme une union économique, l’Union Européenne est aujourd’hui reconnue comme une institution politico-économique de premier plan. Souvent décriée par l’extrême-gauche et l’extrême droite, en raison des nombreuses crises qu’elle a eu à gérer (crise migratoire, Brexit…), elle ne doit pas faire oublier que la solidarité européenne a permis, ces dernières années, de faire face à l’instabilité de la scène internationale.
Une instabilité causée d’abord par la crise du COVID qui a impacté tous les pays de l’Union. En effet, la solidarité européenne a permis d’aider les pays dans leurs efforts pour lutter contre la propagation du virus puis, de les soutenir pour accompagner la relance économique en votant un plan d’1800 milliards d’€.
Aujourd’hui, avec la guerre en Ukraine et les conséquences énergétiques qui en découlent pour les pays de l’Union, la solidarité européenne est de nouveau à l’œuvre avec la mise en place de mécanismes de limitation des prix, des achats conjoints de gaz. Autant de mesures qui ont également permis de limiter l’augmentation des prix pour les citoyens et les entreprises de l’Union. La crise en Ukraine a également permis de faire émerger de nouveau, la question d’une Europe de la Défense. Difficilement envisageable il y a quelques temps, force est de constater que l’invasion injustifiée de l’Ukraine par la Russie amène aujourd’hui de nombreux Etats, jusqu’à présent réticents, à remettre en cause leur doctrine.
Pro-européen, j’appelle de mes vœux à l’accélération du projet d’Europe de la Défense. Face à l’instabilité internationale y compris aux portes de l’Europe, il devient urgent qu’une vraie politique de défense européenne basée sur la coopération et une stratégie commune en fonction de nos intérêts soit mises en place. Développer une politique de défense européenne ne revient pas à mettre en cause le rôle de l’Otan et la place de chacun des Etats en son sein. Simplement l’Union Européenne est une entité à part entière avec des intérêts stratégiques concordants, une stratégie commune permettrait de les défendre efficacement et de peser davantage au sein de l’OTAN.