Je suis intervenu à l’occasion des rencontres de la Fédération de l’Hospitalisation Privée qui se tenaient à Bordeaux sur la table-ronde » les besoins de santé sur le territoire ».
La santé est aujourd’hui une préoccupation majeure de nos concitoyens alors que le système actuel est en pleine crise. Ce qui m’amène à y porter une attention particulière. Sans vouloir être alarmiste, force est de constater qu’aujourd’hui, les déserts médicaux ne se limitent plus à la ruralité. A Cestas, commune péri-urbaine, les médecins qui partent à la retraite ne sont pas remplacés et les généralistes ne prennent plus de nouveaux patients. A Pessac, le constat est le même. Certains pessacais habitant Toctoucau vont chez le médecin à Cestas faute d’en trouver un dans leur quartier. Ce n’est pas tenable. Au CHU Haut-Lévêque, des lits sont fermés faute de personnels soignants, la clinique mutualiste de Pessac a fermé ses urgences durant l’été pour assurer le fonctionnement d’un service d’urgence en milieu rural.
A titre personnel, je milite pour :
- Le développement de l’hospitalisation à domicile qui permettra de désengorger les services hospitaliers notamment les urgences et répondre aux enjeux du vieillissement de la population.
- La répartition des soins :
- Entre hôpitaux publics et privés : de tous les échanges que j’ai pu avoir avec les professionnels de santé, s’il y a bien un point d’accord c’est la complémentarité entre les deux. On ne pourra pas résoudre la crise de l’hôpital sans une réflexion commune sur ce sujet.
- Entre professionnels de santé dans le libéral : en répartissant les soins aux bons niveaux de compétences notamment le transfert de certaines compétences des médecins généralistes vers les infirmières.
- L’attractivité des métiers de la santé : Outre la question de la revalorisation des salaires où beaucoup d’efforts ont été faits, il faut une vraie réflexion sur les perspectives d’évolution de carrière.
Le chantier est immense. Des actions ont déjà été menées depuis 2017 pour répondre aux urgences : Plan Segur, loi Rist, suppression du Numerus Clausus… Mais ce n’est pas suffisant. On ne résoudra pas en un claquement de doigts 50 années sans réforme structurante du système de santé car, il faut le souligner, nous héritons de la situation actuelle. Le politique doit prendre ses responsabilités. J’appelle de mes vœux à un plan de programmation pour la santé : une vision sur 10 ans afin de proposer et mener des réformes structurantes aux côtés des acteurs concernés.
Enfin, j’appelle également à la responsabilité des professionnels de santé. Je suis intimement convaincu que les solutions viendront du terrain. Mais pour les mettre en place, cela implique de faire des concessions, de sortir des logiques corporatistes qui aujourd’hui, sont un des freins à la restructuration de notre système de soins.