Le conflit israélo-palestinien prend sa genèse dans la résolution de l’Assemblée Générale des Nations-Unies du 29 novembre 1947 de la création d’un Etat d’Israël et l’institution d’un Etat Palestinien. Etat qui, à la suite de la guerre qui a accueilli la décision onusienne, n’a jamais vu le jour. Ce conflit qui dure depuis 70 ans a, le 7 octobre dernier, pris un tournant tragique avec l’agression terroriste du Hamas. Le Hamas a, en 2007, pris le contrôle de la bande de Gaza suite à une guerre civile au cours de laquelle il a évincé l’Autorité Palestinienne. C’est, aidé par les combattants de l’Etat Islamique qu’il a attaqué Israël assassinant plus de 1400 personnes, majoritairement des civils, dont 30 Français et pris en otage plus de 200 personnes dont il se sert de boucliers humains. La volonté de génocide revendiquée par le Hamas qui n’appelle pas seulement à la disparition de l’Etat d’Israël, mais à l’élimination des Juifs, en tant que Juifs m’inquiète. Elle nous ramène aux plus sombres heures de notre histoire européenne.
C’est précisément parce que la résolution Russe ne condamnait pas l’action terroriste du Hamas que la France a voté contre.. Elle a toutefois voté pour la résolution Brésilienne qui condamnait « les attaques terroristes du Hamas contre Israël, exigeait la libération des otages, demandait instamment le respect par tous du droit international humanitaire, des pauses humanitaires et l’ouverture urgente d’un accès humanitaire complet, sûr et sans entrave des Nations Unies, du CICR et des organisations humanitaires à Gaza pour permettre la fourniture des biens de première nécessité à la population civile ».
Le projet de résolution rappelait également la perspective des deux Etats, vivant côte à côte dans des frontières sûres et reconnues. Ce projet n’a pu aboutir en raison du véto posé par les Etats-Unis, membre permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU. La situation que nous connaissons actuellement n’est pas sans cause. Prenant le contre-pied de ses prédécesseurs Yitzhak Rabin, Menahem Begin et Ariel Sharon qui, tous, ont œuvré au service de la paix entre Israéliens et Palestiniens, en prônant la reconnaissance d’un Etat palestinien libre et souverain, Benjamin Netanyahou et ses gouvernements successifs ont relancé de façon rampante et brutale la politique de colonisation engagée en Cisjordanie, en violation de toutes les résolutions des Nations Unies. Les Etats-Unis également ont leur part de responsabilité notamment en transférant le siège de l’ambassade américaine à Jérusalem.
Au groupe Démocrate, nous appelons à la création de deux Etats en créant les conditions de leur mise en œuvre le moment venu. La première condition est la fin de la politique de colonisation menée par Israël entraînant l’exode forcé en Egypte des palestiniens de l’Ouest et, en Jordanie des Palestiniens de l’Est. La seconde est d’aider à recréer une autorité palestinienne active, respectée et capable de prendre à Gaza le relais de l’organisation terroriste du Hamas et de négocier un statut respectueux des droits palestiniens. Il est essentiel que ces deux pays coexistent en Paix.
Pour conclure, je reprendrais le discours du 23 octobre 2023 du Président de la Commission des Affaires Etrangères de l’Assemblée Nationale et Député Démocrate Jean-Louis Bourlanges : « on ne peut trouver la paix avec nos adversaires de toujours qu’à condition de prendre en compte leurs besoins légitimes ». En Europe, au lendemain de la seconde guerre mondiale, c’est sur la réconciliation franco-allemande que s’est construite l’Union Européenne. A nous, français et européens, de montrer à nos amis Palestiniens et Israéliens la pertinence et les bénéfices d’une relation enfin pacifiée.